Biographie – Rita Willett

Willet Rita

Rita Willett

W5241

Canadian Women’s Army Corps, CWAC

Je suis née le 13 octobre 1925. Mes parents sont, Charles Vézina et Cécile Deschesnes. De leur union sont nés, Laurien, Rita et Marcel.

En 1932, j’ai débuté mes études primaires et secondaires au Couvent St-Bernard de Shawinigan, ce dernier dirigé par la communauté des Sœurs Grises de la Croix. J’ai terminé en 1941.

Cette même année, M. Georges Anka, chanteur, avait besoin d’une serveuse à son restaurant le Chat Gris situé sur la rue Tamarac, près de la Bijouterie Lafrenière. J’y ai travaillé quelques mois. À ce restaurant, j’ai rencontré une jeune serveuse provenant du Lac St-Jean. Elle m’a parlé de son intérêt pour l’armée et je me suis rapidement intéressée au sujet. À cette époque, mes parents ne voulaient pas me voir partir et mon père s’opposait à l’idée d’aller m’enrôler. Je la suivis donc et j’allai au Lac St-Jean m’enrôler pour l’armée active. Je me suis enrôlée le 12 février 1943. Le 25 février nous partions pour Québec afin de recevoir notre équipement et les uniformes nécessaires au service.  Nous logions dans le secteur Connaught.

Quelques jours plus tard, je partais pour Kitchener afin d’y subir l’entraînement de base. Je vivais dans une barrack chauffée au charbon. Ils nous faisaient travailler aux cuisines, à l’entretien des barracks, des douches et des toilettes. À l’occasion, nous devions effectuer des marches assez longues, ce qu’on appelait des Road March. Je me souviens de quelques instructeurs en charge de mon peloton, le sergent Alouette, le sergent Morin, le caporal Bertrand et le caporal Charron. J’ai eu aussi l’occasion de perfectionner mon anglais et, par la même occasion, je me suis fait plusieurs bonnes amies,

Au printemps 1943, je suis revenu à Québec, nous logions encore dans le secteur Connaught en attendant de déménager dans les nouveaux baraquements situés sur la rue Laurier près du Parc Jeanne d’Arc. Ces édifices étaient de deux étages et nous étions quatre par chambre. Je logeais avec mes compagnes soient, Pierrette Dupuis, Corinne Kernan (épouse du col. Pierre Sévigny), Marcelle Paradis, Murray et L. Robinson.

En juillet 1943, la Citadelle recevait les Grands chefs des pays alliés, Winston Churchill, Franklin Delanoe Roosevelt, Mackenzie King, Lord Athlone et la princesse Alice, cousine de la reine Élisabeth. Lors de cette visite, une de mes amies, Georgette Blackburn de Jonquière fut assignée à servir de dame de compagnie à l’épouse de Winston Churchill.

Du 23 mars 1943 au 15 février 1944, je fus affectée à la Compagnie # 9 CWAC et le 16 février 1944, je suis transférée à la Compagnie # 105 Depot Coy, Caserne Ste-Jeanne d’Arc.

En janvier 1945, j’ai suivit mon cours de conduite Driver III. Nous conduisions alors des Jeep et des camions ¾ de tonne. Je vous ferai remarquer que les instructeurs devaient installer des blocs de bois sur les pédales afin que les pieds puissent les toucher. J’ai obtenu mon certificat le 16 janvier 1945, j’appartenais à la Compagnie # 105 CWAC.

À cette époque, nous avions des permissions de fin de semaine. J’allais alors dans ma famille et j’en profitais pour apporter des bas de soie Kaser à ma mère et des cigarettes Sweet Caporal à mon père. J’apportais aussi des coupons de rationnement (beurre et sucre) à la maison, mes parents pouvaient en profiter.

De 1944 jusqu’à ma démobilisation le 21 janvier 1946,  j’ai travaillé successivement au ménage des chambres des officiers, à la cuisine et à la distribution des ordres courants chez le paie-maître et le mess des officiers alors situés sur la rue St-Louis. Comme je n’avais pas encore 21 ans, le service Outre-mer me fut refusé.

Lorsqu’on m’a avisé que mon travail prenait fin et que je retournais à la vie civile j’en fus profondément attristée car j’aimais mon travail.

De retour à la maison, en 1946, j’ai rencontré celui qui est devenu mon époux, Harry Willett. Nous nous sommes fréquentés près d’un an et le 25 septembre 1948 nous convolions en justes noces. Mon prétendant étant protestant, le vicaire de la paroisse St-Bernard, l’abbé Albert Deschamps ne voulait pas nous marier dans l’église, nous nous sommes alors unis dans la sacristie de l’église. La réception eut lieu au Café des Chutes de l’Hôtel Shawinigan. Par la suite nous sommes allés à la Gare de Trois-Rivières pour prendre le train en direction de Montréal et faire notre voyage de noces.

J’ai joint les rangs de la Légion royale canadienne filiale 101 en 1969 et j’y suis demeuré durant 23 ans. J’ai laissé un certain moment et joint par la suite la filiale 44 en 2000, avec laquelle je suis encore.

Nous avons eu six enfants; Edna, Steven, Joyce, Patricia, Carole et John. Mon époux est décédé le 30 novembre 1998 à l’âge de 80 ans. Il a participé à la Deuxième Guerre mondiale, il fut blessé et il fut fait prisonnier avec d’autres compagnons d’arme durant neuf mois. À la fin des hostilités, les Allemands les ont abandonnés, ils furent laissés à eux-mêmes et  Harry dû  se débrouiller pour retrouver les siens et enfin  revenir au pays.

Médailles et décorations

Médaille de Service volontaire canadien 39-45

Écrit par: Guy Arcand