Biographie – Georges Villemure
Georges Villemure
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Georges Villemure est né le 10 février 1924 à Grand-Mère. Il est le fils d’Albert Villemure et de Flore Lemon. De cette union, ils eurent deux enfants Georges et Lorraine. Sa mère est décédée alors qu’il n’avait que trois ans.
M. Villemure la majeure partie de sa vie à Grand-Mère. Son père travaille pour l’usine Laurentide. Durant son adolescence, M. Villemure travaille pour la Grand-Mère Knitting, une manufacture de gants et de chaussons de laine pour les soldats. Il travaille à cette usine lorsque la guerre débute et le 1er avril 1941, alors âgé e 17 ans, il décide de joindre l’Armée canadienne et s’enrôle volontairement.
Le 2 février 1941, il s’enrôle à Shawinigan et c’est le major F. Gérard Dufresne qui le reçoit à son bureau situé au sous-sol de l’Hôtel de Ville. Il est accompagné de trois autres jeunes de Grand-Mère, tous signent leur papier d’enrôlement. Des quatre qu’ils sont, seul M. Villemure revient vivant du front européen. Il va sans dire que cette décision d’enrôlement n’a pas créée d’exubérance au sein de sa famille. Son père est inquiet de ne plus revoir son fils.
Sa première assignation est avec le Royal Canadian Ordonnance Corp. Une unité anglophone située à Montréal. À cet endroit et durant six mois, il suit un cours sur les camions de l’armée et un cours de mécanicien.
Au printemps 1941, il quitte Montréal pour la Base militaire de Petawawa en Ontario où il rejoint le 3e Bataillon d’ingénieurs (3e RCE) formé uniquement de francophones. Son entraînement consiste en la construction de ponts et de camps, tâches qu’il sera amené à exécuter en Europe. L’entraînement terminé, les militaires prennent le train qui les mène à Halifax (N.E.) et ces derniers embarquent abord du Ocean Lagon un bateau de la Marine marchande, en direction de l’Écosse (G.B.). La traversée dure neuf jours et sur le trajet ils rencontrent des sous-marins ennemis (U-Boat). L’aviation canadienne veille à leur protection, les 2000 soldats et 12 bateaux arrivent sains et saufs à leur destination.
Dès son arrivée en Écosse, Georges Villemure est mis à contribution pour construire le campement des soldats ayant fait la traversée avec lui. Il quitte donc avec ses supérieurs et ils se rendent dans un grand champ près d’Aldershot (Angl.). Deux jours plus tard le reste du bataillon arrive. Ce processus se répète durant deux ans. Il passe d’une ville à l’autre afin de construire des camps pour l’infanterie, construire ou réparer des routes, des ponts ou des terrains d’aviation bombardés par les Allemands…. Le chemin parcouru se rend jusqu’à Asford, en passant par Guilford.
La vie sociale n’est pas très remplie. M. Villemure raconte ‘’ Je sortais souvent le jeudi soir dans des pubs, pour chanter avec les anglais, mais les soirées étaient souvent écourtées par un bombardement sur la ville, les soldats devaient alors entrer sous terre’’. Entre eux les soldats parlent peu ou pas de la guerre. Leurs repas se limitent souvent au mouton de la Nouvelle-Zélande, malgré le fait que le gouvernement canadien se vante d’envoyer du bœuf à ses soldats. Ces denrées ne rendent tout simplement jamais.
Le 10 juin 1944, M. Villemure arrive sur les plages de la Normandie, 4 jours après le début de l’invasion. Il traverse de l’Angleterre jusqu’en France sur une des plus grosses péniches (landingcraft), étant donné qu’il fait partie du groupe d’ingénierie et que cette unité a besoin de beaucoup d’outillage. Lorsqu’il débarque, M. Villemure roule seulement 200 pieds sur la plage avant que son camion ne tombe en panne, l’eau s’étant infiltré dans plusieurs parties de son moteur. Il est donc resté seul jusqu’au soir pour essayer de le réparer alors que l’un de ses supérieurs lui laisse une carte pour qu’il puisse rejoindre son bataillon, qui lui continue d’avancer.
La prochaine ville à atteindre est Caen. M. Villemure poursuit donc son chemin en solitaire pour aller rejoindre son bataillon. Chemin faisant, il doit traverser un champ où selon ses dires, ‘’ il y avait plusieurs morts, surtout des Allemands, mais aussi d’autres nationalités’’. Arrivé à Caen, le bataillon réalise qu’il ne reste plus de routes praticables pour se rendre à Lisieux, leur prochain objectif. Ils ont donc reconstruit la route à travers la ville et par le fait même, désamorcer plus de 6000 mines laissées là par les Allemands. Durant ce déminage, malheureusement deux membres du bataillon y laissent leur vie.
Le 3e Bataillon continue à construire des camps, des routes et des ponts pour permettre aux troupes de poursuivre leur route et déloger l’ennemi. Leurs travaux les amènent de Caen jusqu’à Lisieux, Paris, Cambrai, Amiens, Bruxelles, Torhout, Gand, Lièges, la Hollande et l’Allemagne. Une des constructions des plus importantes a sans doute été celle de deux ponts, les deux ponts les plus longs construits par des militaires, soit 1668 pieds sur des piliers d’acier, construits sur terre ferme et dans l’eau. Ces constructions ont sans contredit contribué à gagner le conflit mondial.
Lorsque les Allemands capitulent le 7 mai 1945, M. Villemure reprend la route vers la Belgique et de là, il embarque sur une péniche de débarquement pour retourner en Angleterre. Arrivé à bon port, ce dernier doit prendre une décision. Soit il demeure avec son bataillon et revient au pays, soit il aide les Américains dans la guerre contre le Japon. Un lieutenant lui fait aussi la proposition de devenir conducteur pour aider à la mobilisation. M. Villemure choisit cette dernière option. Il passe donc quelques mois à transporter les soldats à Liverpool pour qu’ils embarquent sur les bateaux les ramenant au Canada.
M. Villemure demeure donc en Europe jusqu’à la fin de novembre 1945, date à laquelle il embarque sur le Mauritania, bateau luxueux de la White Kenner. Il fait partie des 12,000 personnes qui quittent Liverpool pour se rendre à Halifax. Le 5 décembre 1945, marque son retour au pays, et l’événement a été célébré en grande pompe par sa famille. En janvier 1946, il se rend à Longueuil afin de passer les derniers examens médicaux nécessaires à sa libération des Forces canadiennes. Le 1er février 1946, il obtient cette libération ce qui met fin à sa carrière militaire.
À son retour à Grand-Mère, il est embauché par la Consolidated Bathurst, Division Laurentide au poste de surintendant. Il devient le patron de son père, alors contremaître.
M. Villemure se marie le 6 septembre 1948 à Gertrude Noël. De cette union, ils eurent quatre filles, Denise, Suzanne, Claire et Lucie.
Médailles et décorations
CVSM 15 janvier 1944
Étoile 39-45 le 16 août 1945
Étoile France-Allemagne le 16 août 1945
Médaille de la Défense le 16 août 1945
Médaille de la fin de la Guerre le 16 août 1945
Médaille du Jubilée de diamant de la Reine Élisabeth II, 25 août 2012
Mention élogieuse mars 2013
Médaille Chevalier de l’Ordre de la Légion d’honneur de France février 15
Médailles de la Légion Royale Canadienne
Chevalier de l’Ordre de la Légion d’honneur de France
Médaille de services méritoire (MSM)
Membre à vie
Ex-officier
Ex-président
Ex-officier de district
Ex-commandant de district
50e Anniversaire de la LRC
60e Anniversaire de la LRC
75e Anniversaire de la LRC
Écrit par: Guy Arcand